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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/46

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LA GRÈVE DES ÉPOUSEURS.

J’ai pour voisin de campagne un provincial dans mon genre, qui a fait ses études à Paris, et même, entre vingt et trente ans, quelques études sur Paris. Mais il n’y retourne plus de plein gré depuis qu’il est marié, père de famille, et absolument heureux dans son coin. C’est un homme vraiment bon, pour deux raisons sans réplique : d’abord parce qu’il n’a rien à désirer, ensuite parce qu’il travaille du matin au soir et qu’il dort du soir au matin. Les Parisiens fiévreux, qui font du jour la nuit, se moqueraient de lui et de moi, si je disais à quelle heure il se couche.

Cet homme, sur qui les poules semblent avoir déteint, a la monomanie du bien et du juste. Il s’insurge à tort et à travers contre les iniquités sociales ; c’est un vrai don Quichotte en chambre, toujours prêt à tomber sur l’ombre même des abus. Un de ses dadas favoris est l’esclavage auquel