Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/87

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les maîtres de Paris, mais ceux de Montpellier, de Strasbourg et de plusieurs autres villes. Je le dis sincèrement et provisoirement : les grands médecins de la France ne craignent aucune rivalité, pas même la nôtre.

J’espère, Dieu aidant, que dans une vingtaine d’années il n’en sera plus de même, et voici mes raisons.

L’état-major des hôpitaux et de la Faculté se compose aujourd’hui d’hommes supérieurs qui ont tous, en leur temps, agrandi le domaine de la science. Je crois voir des géants associés qui tous, dans des directions différentes, ont conquis chacun sa province et créé un vaste empire. Le crédit dont ils jouissent et qu’ils doivent à leur position officielle plus qu’à leurs admirables travaux, a tenté naturellement les meilleurs élèves de l’École. L’élite des étudiants se rue dans les concours ; on se dispute les chaires vacantes et surtout les hôpitaux. Pensez donc ! un jeune homme qui aurait la fortune de devenir le collègue de Velpeau serait immédiatement son égal aux yeux de la foule.

La concurrence a rendu, comme il convient, les juges plus exigeants. Entre dix candidats, qui n’ont pas eu le temps de rien chercher par eux-mêmes, il est juste de choisir celui qui possède le mieux les vérités découvertes par autrui. Il faut donc que les futurs collègues de nos maîtres connaissent dans