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GAËTANA.

LE COMTE.

Avertissez le juge ; amenez un médecin !

CARDILLO.

Oui, un juge, un médecin ! (Les domestiques sortent par la gauche, deuxième plan.) Tous les médecins du pays ! Ah ! monsieur le comte ! (Il tombe assis.) C’est le bon Dieu qui vous amène ! Qu’est-ce que je serais devenu, pauvre moi ! avec un mort sur les bras ?

LE COMTE.

Mais es-tu sûr que le baron soit mort ?

CARDILLO, se dirigeant vers la porte de Gaëtana.

Ah ! monsieur, est-ce que ces coquins-là manquent jamais leur coup ?

LE COMTE.

Où vas-tu ? Chut !… La baronne ne sait rien ?

CARDILLO.

Elle dort, la pauvre chère dame ! Quel réveil pour elle ! Veuve, Monsieur ! avant d’avoir été mariée ! J’avais bien dit à Monsieur de se méfier de ce Birbone ! « Le misérable était déjà à l’ouvrage. Ça grattait dans la chambre à coucher, ça parlait derrière la fenêtre ; ça remuait de partout. Mais Monsieur n’aurait pas entendu un coup de canon, tant il était aveuglé ! Hélas ! le poëte a bien raison de dire que rien ne saurait arrêter la pendule une fois que notre heure a sonné. Monsieur le comte m’excusera. (Il appelle deux domestiques.) Allez relever le corps, et couchez-le sur son lit, doucement, sans lui faire de mal. (Au comte.) Il a beau être mort ! un homme comme lui, plus de trois fois millionnaire, ne doit pas coucher sur le parquet. Et les autres qui ne reviennent pas ! La villa Corinaldi est pourtant tout près d’ici. » (Il s’approche de la fenêtre et ramasse le poignard de Birbone.) Tenez, Monsieur, voilà l’instrument du crime : un stylet ! « en acier ! Ah ! il y a des hommes bien féroces ! » Et voici l’échelle de corde ! (Il tire l’échelle à lui.) Un véritable instrument de malfaiteur ! Vous êtes témoin, Monsieur le comte, qu’il s’est introduit ici par escalade ! N’est-ce pas, que c’est prévu par la loi ?