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ACTE TROISIÈME.

les jours de ces choses-là. » Figurez-vous que j’étais dans la chambre avec « le jeune homme ; vous savez… l’apprenti médecin. Il m’avait mis dans les mains un tampon de flanelle, et je frottais monsieur à tour de bras. Ah ! bien oui ! c’est comme si j’avais voulu réchauffer un glaçon. Le docteur se promenait de long en large en haussant les épaules et en prisant du tabac comme s’il avait voulu se faire sauter la cervelle… Vous saurez qu’il n’est pas fort, ce docteur-là ! » Tout à coup, monsieur ouvre un œil languissant. Il demande où il est, ce qui est arrivé ? Je lui réponds, je lui raconte l’infamie de ce Birbone, comment il s’est sauvé par la fenêtre, comment Dieu a permis que vous fussiez chez nous par hasard quand nous avions si bien fermé les portes. À votre nom, les yeux de M. le baron s’illuminent ; il se lève de tout son corps. Ce n’était plus un malade, ce n’était plus un homme, c’était un Lazare ressuscité ! Il nous reconnaît tous ; la mémoire lui revient ; il appelle sa femme, il demande le juge, il veut venir ici.

LE COMTE.

Mais la blessure… ?

CARDILLO.

Ah ! oui, la blessure !… Je ne vous l’ai donc pas dit ?… C’était plus large que profond… Il avait des lettres plein sa poche… Là, sur son cœur, des lettres de son écriture. La Providence avait permis que M. le baron s’écrivît à lui-même !

LE COMTE.

Imbécile !…

CARDILLO, continuant.

Et c’est ce qui l’a sauvé.

LE COMTE.

C’est très-bien, Cardillo, vous êtes un bon serviteur. Prenez soin de votre maître. Quant à moi… (Il s’approche de la porte du fond ; Cardillo passe à droite.)