voir si elle n’a besoin de rien ; et à travers le trou de la serrure, je la vois à genoux, immobile et toute en larmes.
Ah ! ah ! Et quand elle se croit seule avec Dieu, ne l’as-tu jamais entendue demander pardon de quelque chose ?
De quoi s’accuserait-elle, la pauvre brebis sans tache ?
Et depuis quand les femmes de bien ferment-elles obstinément leurs portes à leurs maris ?
Dame, monsieur le baron, je ne sais pas. C’est peut-être depuis que les maris font couper des têtes devant leur palais.
Assez ! Vous êtes une sotte et une impertinente. (On sonne.) Rentrez chez votre maîtresse qui vous appelle ; et, si le spectacle de demain lui donne trop sur les nerfs, faites appeler le docteur ! (Il sort par le fond. — Gaëtana entre par la gauche.)
Scène II.
Tu es seule ? Avec qui parlais-tu ?
Avec M. le baron, madame. Il sort d’ici.
Ah ! J’avais cru reconnaître la voix de M. Martinoli.
Est-ce que madame l’attendait ?
Oui, je lui avais écrit après le jugement, et j’espérais au moins une réponse…