Page:About - Gaetana, 1862.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
GAËTANA.

LÉONORA.

Il répondra, madame. D’ailleurs, rien ne presse… nous avons le temps.

GAËTANA, avec doute.

Tu crois ? Et Birbone ? A-t-on de ses nouvelles ?

LÉONORA.

Birbone est loin de Naples, j’en ai peur. Depuis le jour fatal, personne ne l’a vu.

GAËTANA.

Allons ! encore une espérance évanouie. (Se levant.) Je comptais sur un bon mouvement… il m’avait promis… juré… N’y pensons plus. Il n’y a rien de nouveau, Léonora ?

LÉONORA, vivement.

Non, madame ; rien de nouveau, je vous assure !

GAËTANA.

Comme tu as dit cela !

LÉONORA, allant à Gaëtana.

Madame devrait rentrer chez elle.

GAËTANA.

Non, je suis mieux ici. Dans ma chambre, j’étouffe. Quelque chose tremble en dedans de moi. Il me semble que mon cœur est suspendu au bout d’un fil.

LÉONORA.

Si madame essayait de dormir ?

GAËTANA.

J’y ai renoncé depuis longtemps. (S’asseyant.) Le sommeil est pire que la veille. Le jour, je crains, je souffre, je pleure. Mais si par malheur je ferme les yeux, c’est bien pis : je vois !

LÉONORA.

Pauvre madame !

GAËTANA.

Mais rassure-moi donc ! Dis-moi que les juges reviendront de leur erreur ; que le roi fera grâce. Parle-moi !

LÉONORA.

Oui. madame. Il ne faut pas vous tourmenter. Je vous promets