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ACTE QUATRIÈME.

LE BARON.

Ce n’est pas cela que tu veux. C’est vingt mille ducats. Je te les donnerai.

BIRBONE.

Non ! non ! non !

LE BARON.

Trente ! (Birbone hoche la tête.) Quarante ! Cinquante !

BIRBONE, ramassant les morceaux de papier.

Ne vous égarez pas dans les chiffres. Donnez-moi plutôt l’autographe que je vous ai demandé.

LE BARON.

Jamais !

BIRBONE.

Une fois, deux fois, trois fois ?

LE BARON.

Trois fois non ! cent fois non ! mille fois non !

BIRBONE.

Adieu ! le boulet que vous traînerez au pied est fondu.

LE BARON, lui barrant le passage.

Prends garde !

BIRBONE.

Vous n’avez pas la prétention de m’intimider, peut-être ? J’ai passé ma vie dans le mal et je n’ai jamais eu peur. Je ne commencerai pas aujourd’hui qu’il se présente une occasion de faire le bien. Ah ! je comprends votre dépit ; voici le jour qui se lève. (Il ouvre les rideaux.) La foule se rassemble, l’heure approche ; votre vengeance est un fruit mûr, excellent à cueillir, délicieux à savourer ; et c’est moi, Birbone, qui vous dis : N’y touchez pas ! (Il s’avance vers la porte du fond.)

LE BARON, lui coupe la retraite et lui parle en le poursuivant.

Sais-tu, drôle, que tu viens de t’introduire nuitamment dans mon domicile ?

BIRBONE.

Ce n’est pas la première fois.