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GAËTANA.


Scène II.

CARDILLO, LE BATELIER.
CARDILLO, appelant.

Ho ! batelier ! ho !…

LE BATELIER, montant l’escalier de la terrasse.

Il ne fallait pas crier si fort… J’étais là.

CARDILLO.

Approche. Ce bateau est-il celui du comte Pericoli ?

LE BATELIER.

Non ; c’est celui que vous m’avez commandé.

CARDILLO.

Exactement pareil ?

LE BATELIER.

Je le défie lui-même d’en faire la différence. J’ai amarré le mien, j’ai emmené le sien ; et maintenant le diable n’y verrait que du feu !

CARDILLO, le faisant descendre.

Et tu me réponds que ce bateau coulera au fond de la mer à deux cents brasses du rivage ?

LE BATELIER.

À deux cents brasses, non ! L’homme pourrait gagner la terre à la nage ; mais à deux mille ; et s’il se tire de là, il aura du bonheur.

CARDILLO.

C’est qu’il en a toujours eu, le damné jeune homme ! Les combinaisons les plus ingénieuses !… Il faut qu’il ait des reliques ou des amulettes plein ses poches. Dimanche encore, deux hommes superbes l’ont arrêté la nuit dans une allée de Villa-Reale. Le scélérat nous a assommé l’un et éclopé l’autre. Deux familles à la charge de M. le baron !