Page:About - Gaetana, 1862.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
ACTE CINQUIÈME.

GAËTANA, se reculant.

Comte Pericoli ! j’ai dit que je voulais vivre et mourir en femme de bien !… Si vous faites un pas, je me précipite du haut de cette terrasse, et vous irez là-bas chercher votre maîtresse !

LE COMTE, la ramenant.

Non, tu ne mourras point quand la vie peut être si belle ! Je te défendrai par la force contre la folie de ta vertu !

GAËTANA.

Tu le veux ! Que Dieu me pardonne ! (Elle court au parapet, aperçoit le baron et recule en poussant un cri.)

LE BARON, s’avançant en se soutenant à peine ; au comte.

Je vous trouverai donc toujours sur mon chemin ! Dieu soit loué ! j’arrive à temps ! (Il chancelle.) Ah ! mes forces… !

LE COMTE veut le soutenir.

Monsieur le baron…

LE BARON, le repoussant avec horreur.

Non.

GAËTANA, le soutenant.

Vous êtes blessé ?

LE BARON, tristement.

Non, mais brisé !

LE BARON.

Les juges m’ont acquitté ; je suppose qu’ils ont eu pitié de mon grand âge !… Ils ont cru que j’avais cent ans pour le moins !… N’est-ce pas, monsieur le comte, que j’ai l’air d’un vieillard de cent ans ?

GAËTANA.

Vous vivrez de longues années !

LE BARON.

Non ! non ! Rassurez-vous… voici la fin de vos peines.

GAËTANA, doucement.

Monsieur !

LE BARON.

Oh ! je ne vous reproche rien !… « C’est ma faute ! J’ai été bien