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Page:About - Gaetana, 1862.djvu/68

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GAËTANA.

CAPRICANA, fredonnant ; il s’assied.

Brroum, brroum, brroum… ! la névralgie produit de ces effets-là, qui se produisent aussi sans névralgie. Franchement, entre nous, qu’est-ce que cela vous fait ?

LE BARON.

C’est que… les larmes en question pourraient provenir d’une source… inquiétante.

CAPRICANA.

Ah çà, c’est donc vrai ? On me l’avait bien dit, mais je ne voulais pas le croire. Vous êtes jaloux ?

LE BARON.

Je ne suis pas jaloux ! Qui vous a dit que j’étais jaloux ?

CAPRICANA.

Mon Dieu, cher ami, personne.

LE BARON.

Personne ! c’est donc vous qui l’avez inventé ?

CAPRICANA.

Mais non ; j’ai dit personne, comme j’aurais dit tout le monde.

LE BARON.

Ah ! tout le monde ! Ainsi je suis la fable de toute la ville ?

CAPRICANA, se levant.

Avez-vous vu comme il prend feu ! C’est un brûlot, ma parole d’honneur. Eh ! que diable ! quand vous seriez un peu jaloux, et quand on le dirait par-ci, par-là, il n’y aurait pas de quoi mourir de honte ! Vous auriez tort, assurément, mais vos cinquante-cinq ans vous excuseraient aux yeux de tous les sages.

LE BARON.

Vous veniez ici en mon absence ?

CAPRICANA.

Moi ! tous les jours.

LE BARON.

Alors vous savez comme moi que je n’ai aucun sujet d’inquiétude.