comte, c’est tour de bonne guerre, et votre honnête homme de père n’aurait pas trouvé celui-là !
Eh ! monsieur, laissez-vous tuer si le cœur vous en dit !
Vous excuserez mon scepticisme ; mais quand j’ai quinze domestiques à la maison, je ne crois pas aux malfaiteurs.
Tant pis pour vous !
Au moins me direz-vous par quel miracle ce complot tramé dans l’ombre est venu généreusement se dévoiler à vos yeux ?
Comment je le sais ?… Rien de plus simple : on est venu m’offrir votre vie !
Arrêtez ! je vous crois. (Élevant la voix.) Mais maintenant j’ai le droit de vous demander pourquoi c’est à vous que les malfaiteurs de Naples vont offrir la vie du baron del Grido ? Vous êtes donc intéressé à ma mort ? Tout le monde sait donc qu’un de nous deux prend la place de l’autre ; et que deux hommes auprès d’une femme, c’est un de trop ?
Je n’ai ni pris ni sollicité la place de personne. Il est vrai que j’aime madame la baronne del Grido.
Ah !
Mais je la respecte assez pour ne le lui avoir jamais dit. Si mes sentiments cachés se sont découverts à quelqu’un, je le regrette sincèrement, et j’espère que mon départ va tout réparer. (Il s’avance vers la porte du fond.)
Vous ne vous en irez pas sans relever mon gant !