Page:About - Germaine.djvu/133

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— Je l’étais.

— Vous l’êtes encore ! Nous jouerons ensemble ; nous mettrons en commun nos intérêts, nos plaisirs, nos craintes, nos espérances.

— Nous ne ferons plus qu’un !

— À la Bourse, du moins.

— Honorine ! »

Honorine parut se plonger dans une réflexion profonde. Elle cacha sa figure dans ses mains. Le duc la prit par les poignets et mit fin à cette éclipse de beauté. Mme Chermidy le regarda jusqu’au fond du cœur, sourit mélancoliquement et lui dit :

« Pardonnez-moi, monsieur le duc, et oubliez ces châteaux en Espagne. Nous nous égarions dans l’avenir comme deux enfants dans les bois. C’était un doux rêve ; mais n’y pensons plus. Il ne m’appartient pas de vous dépouiller, même pour vous enrichir. Que dirait-on de moi ? Qu’en penseriez-vous vous-même ? Si Mme la duchesse apprenait ce que nous avons fait ! »

Mme Chermidy savait bien que pour rendre une femme odieuse à son mari, il suffit de prononcer son nom dans certains moments. Le duc répondit fièrement que sa femme n’entendait rien aux affaires et qu’il ne lui avait jamais permis d’y toucher.

« Mais, reprit la tentatrice, vous avez une fille ; tout ce que vous possédez doit lui revenir. Je lui fais tort.