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« On a adopté le phosphore avec une apparence de raison. On se disait : Le corps humain contient du phosphore en quantité : si l’analyse chimique en découvre dans le corps de la victime, je répondrai que c’est la nature qui l’y a mis. Nous avons battu ces raisonnements à plate couture. Certes, il n’est pas malaisé de tuer les gens, mais il est presque impossible de le faire impunément. Je pourrais vous indiquer le moyen d’empoisonner vingt-cinq personnes à la fois, dans une chambre close, sans leur donner aucun breuvage. L’expérience ne coûte pas dix sous ; mais l’assassin donnerait sa tête par-dessus le marché. Un chimiste de grand talent vient d’inventer une composition subtile qui a son charme aussi. En brisant le tube qui la contient, on fait tomber les gens comme des mouches. Mais on ne persuade à personne qu’ils ont péri de leur belle mort.

— Docteur, demanda Mme Chermidy, qu’est-ce que l’acide prussique ?

— L’acide prussique ou cyanhydrique, madame, est un poison très-difficile à fabriquer, impossible à acheter, impossible à conserver pur, même dans les vases noirs.

— Et il laisse des traces ?

— Magnifiques ! Il teint les gens en bleu ; et c’est ainsi qu’on a découvert le bleu de Prusse.

— Vous vous moquez de nous, docteur. Vous ne