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Page:About - Germaine.djvu/175

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respectez pas ce qu’il y a de plus sacré au monde : la curiosité d’une femme ! On m’a parlé d’un poison d’Afrique ou d’Amérique qui tue les hommes dans une piqûre d’épingle. Est-ce une invention des romanciers ?

— Non, c’est une invention des sauvages. On l’emploie au bout des flèches. Joli poison, madame : il ne fait pas languir son homme : la foudre en miniature ! Le plus curieux de l’affaire, c’est qu’on le mange impunément. Les sauvages l’emploient dans les sauces et dans les combats, à la guerre et à la cuisine.

— Vous venez de nous dire son nom, mais je ne me rappelle plus.

— Je ne l’ai pas dit, madame, mais je suis tout prêt à vous l’apprendre. C’est le curare. Il se vend en Afrique, dans les montagnes de la Lune. Le marchand est anthropophage.

Mme Chermidy en fut pour son dîner. Le docteur garda soigneusement le dépôt terrible que tout médecin porte avec lui. Mais le duc fut touché du recueillement et de l’attention de Mantoux. Il le prit au service de sa fille.