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Page:About - Germaine.djvu/248

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qui ne prie jamais, pour ne rien faire de ma liberté ! Vous supposez que Chermidy est allé se faire tuer à Ky-Tcheou, par les petits Chinois, pour que je reste veuve à perpétuité !

— Vous allez épouser le comte de Villanera ?

— Mais je m’en flatte !

— Et moi ?

— Vous, mon brave homme ? Allez consoler votre femme ; c’est par là que vous auriez dû commencer.

— Qu’est-ce que je vais lui dire ?

— Dites-lui tout ce que vous voudrez. Adieu ; j’ai mes malles à faire. Avez-vous besoin d’argent ? »

Le duc trahit son dégoût par un haut-le-corps. Mme Chermidy s’en aperçut.

« Est-ce que notre argent vous répugne, lui dit-elle ! À votre aise ! vous n’en aurez plus. »

Le vieillard s’en alla sans savoir où, comme un homme ivre. Il erra jusqu’au soir dans les rues de Paris. Vers dix heures la faim le prit. Il monta dans une voiture et se fit conduire au club. Il était si changé, que M. de Sanglié fut le seul qui le reconnut.

« Sur quoi diable avez-vous marché ? lui demanda le baron. Vous avez la figure à l’envers, et l’on dirait que vous chancelez. Asseyez-vous ici, et causons.