Page:About - Germaine.djvu/271

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— Vous perdrez votre procès.

— Mais je gagnerai un bon scandale. Ah ! Mme de Villanera tient à l’honneur de son nom ! On a fait des infamies pour illustrer le nom des Villanera ! Je le prendrai par les oreilles, ce beau nom que l’Italie dispute à l’Espagne. Je le traînerai de première instance en appel et en cassation ; je l’imprimerai dans tous les journaux ; j’en amuserai les estaminets de Paris ; je les ferai insérer dans les Petites causes célèbres ; et la vieille comtesse en crèvera de rage ! Et les avocats auront beau dire, les juges auront beau faire ! Je perdrai mon procès, mais tous les Villanera futurs seront entachés de Chermidy ! »

Elle parlait avec tant de chaleur, que son discours attira l’attention du marquis. Il était à dix pas de là, gravement occupé à planter des branches dans le sable pour faire un petit jardin. Il quitta son travail et vint se camper devant Mme Chermidy, le poing sur la hanche. En le voyant approcher, Germaine dit à la veuve : « Madame, il faut que la passion vous ait rendue bien distraite. Depuis une heure que vous réclamez cet enfant, vous n’avez pas encore songé à l’embrasser ? »

Le marquis tendit la joue d’assez mauvaise grâce. Il dit à sa terrible mère, dans le patois des enfants de son âge :

« Madame, quoi toi dis à maman ?