Page:About - Germaine.djvu/270

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— Écoutez : je vous abandonne la libre disposition de tous les biens que vous possédez. Vivez, soyez heureuse et riche ; faites le bonheur de votre famille, soignez la vieillesse de vos parents, mais laissez-moi don Diego. Il ne vous est rien encore, vous me l’avez avoué vous-même. Il n’est pas votre mari, il n’est que votre médecin, votre infirmier, l’aide du docteur Le Bris.

— Il est tout pour moi, madame, puisque je l’aime.

— Ah ! c’est ainsi ! Eh bien, changeons de note. Rendez-moi mon fils ! il est à moi, celui-là. J’espère que vous n’en disconviendrez pas. Quand je vous l’ai cédé, j’ai fait mes conditions. Vous n’avez pas tenu votre parole ; je dégage la mienne.

— Madame, répondit Germaine, si vous aimiez le petit Gomez, vous ne songeriez pas à le dépouiller de son nom et de sa fortune.

— Peu m’importe ? Je l’aime pour moi, comme toutes les mères. J’aime mieux avoir un bâtard à embrasser tous les matins que d’entendre un marquis vous appeler maman !

— Je sais, répondit Germaine, que l’enfant était à vous, mais vous l’avez donné. Il ne vous est pas plus permis de le réclamer qu’à moi de vous le rendre.

— Je le demanderai aux tribunaux. Je dévoilerai le mystère de sa naissance. Je ne risque plus rien à présent : mon mari est mort, il ne me tuera pas.