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Page:About - Germaine.djvu/277

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— Voilà ton moyen ? il est joli ! et tu seras bien avancée !

— Es-tu bonne ! Je me tue sans me faire de mal. Le testament montrera que je ne tiens pas à l’argent ; le couteau prouvera que je ne tiens pas à la vie, mais je ne ferai mine de me poignarder que lorsqu’il tournera le bouton de la porte. »

Le Tas trouva l’invention excellente, quoiqu’elle ne fût pas précisément nouvelle. « Bon ! dit-elle, c’est un naïf, un chevalier : il ne souffrira pas qu’une femme qu’il a aimée se suicide pour ses beaux yeux. Ces hommes ! sont-ils bêtes ! Si j’avais été jolie comme toi, je les aurais fait marcher !

— En attendant, ma fille, c’est nous qui marcherons, et dès demain.

— Eh bien ! oui ! En route, mauvaise troupe ! »

Le lendemain, les deux femmes, escortées d’un domestique de place, se firent mener au sud de l’île. Elles trouvèrent dans le voisinage de la villa Dandolo une jolie maison à vendre ou à louer, avec le clos attenant. C’était le petit château que Mme de Villanera avait choisi pour M. de La Tour d’Embleuse dans le cas où il serait venu passer l’été à Corfou. C’était aussi le château en Espagne du pauvre Mantoux, dit Peu-de-chance. La maison fut louée le 24 septembre, meublée le 25, occupée le 26 au matin. On le fit savoir à don Diego.