Page:About - Germaine.djvu/281

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harmonie, une fois que la frontière qui les sépare est bien tracée. Considérez, de plus, que notre situation n’est pas celle de tout le monde. Quoi que nous puissions faire ; quoi que cette malheureuse femme fasse elle-même, elle sera toujours, aux yeux de Dieu, la mère de notre enfant. Elle n’aurait été que sa nourrice, nous nous ferions un devoir de l’assurer contre la misère. Ne refusons pas une démarche innocente et prudente qui peut la sauver du désespoir et du crime. »

Don Diego parlait de si bonne foi, que Germaine lui tendit la main et lui dit : « Mon ami, j’ai déclaré à cette femme qu’elle ne vous reverrait pas ; mais si je vous avais entendu parler avec tant de raison et d’expérience, je serais allée vous chercher moi-même pour vous conduire à elle. Prenez la voiture sans perdre de temps, courez lui donner son congé, et pardonnez-lui le mal qu’elle m’a fait comme je lui pardonne.

— Tout beau ! reprit Mme de Villanera. S’il montait en voiture, je détellerais les chevaux de ma main. Don Diego, vous ne m’avez pas consultée quand vous avez pris une maîtresse ; vous ne m’avez pas écoutée quand je vous ai dit que vous étiez tombé sur une coquine ; mais puisque vous me consultez aujourd’hui, vous m’écouterez jusqu’au bout. C’est moi qui vous ai marié. Je vous ai laissé faire, dans l’intérêt de notre race, un traité qui se-