Page:About - Germaine.djvu/282

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rait odieux chez des bourgeois ; mais la grandeur des intérêts et le principe à sauver excusent bien des choses. Dieu a permis qu’une affaire si mal entamée tournât à bien : le ciel en soit loué ! Mais il ne sera pas dit que de mon vivant vous soyez sorti de chez votre femme sainte et légitime pour entrer chez votre ancienne maîtresse. Je sais bien que vous ne l’aimez plus, mais vous ne la méprisez pas assez pour que je vous tienne guéri. Cette Chermidy vous a eu trois ans dans ses griffes ; je ne vous exposerai pas à y retomber. Vous avez beau hocher la tête. La chair est faible, mon fils ; je le sais par votre expérience, à défaut de la mienne. Je connais les hommes, quoiqu’on ne m’ait jamais fait la cour. Mais quand on assiste au spectacle depuis cinquante ans, on sait un peu le secret de la comédie. Retenez bien ceci : le meilleur des hommes ne vaut rien. Le meilleur, c’est vous, si vous voulez ; je vous l’accorde. Vous êtes guéri de votre amour ; mais ces amours parasites sont de la famille de l’acacia. On arrache l’arbre, on brûle les racines ; et les rejetons sortent par milliers. Qui m’assure que la vue de cette femme ne vous fera pas perdre la tête ? Vous n’avez pas le cerveau si solide qu’il faille vous exposer à pareille secousse. Qui a bu boira ; et vous avez tant bu qu’on vous a cru noyé. Ah ! si vous étiez marié depuis trois ou quatre ans ; si vous viviez comme vous vivrez bientôt, avec l’aide de