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Page:About - Germaine.djvu/283

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Dieu ; si le marquis avait un frère ou une sœur, je vous lâcherais peut-être la bride. Mais supposez que votre folie vous reprenne, j’aurais fait un beau métier en vous mariant à l’ange que voici ! C’est pourquoi, mon cher comte, vous n’irez pas chez Mme Chermidy, même pour lui donner son congé, ou, s’il vous plaît d’y aller malgré moi, vous ne retrouverez ici ni votre mère ni votre femme ! »

Don Diego se le tint pour dit, mais il fut mal à l’aise pendant les trois jours suivants. M. Le Bris avait changé de malade : il soignait le cerveau de son ami. Il essaya de déraciner les illusions obstinées que le comte gardait sur sa maîtresse. Il cassa impitoyablement les coquilles de toutes couleurs que le pauvre gentilhomme s’était laissé appliquer sur les yeux. Il lui raconta par le menu tout ce qu’il savait sur le passé de la dame ; il la lui montra ambitieuse, cupide, rouée, enfin ce qu’elle était. « On m’appelle le tombeau des secrets, pensait le docteur en dévidant son écheveau de médisances, mais la justice a le droit d’ouvrir les tombeaux. » Il vit que don Diego doutait encore : il lui fit lire la dernière lettre qu’il avait reçue de Mme Chermidy. Le comte fut saisi d’horreur en y trouvant une provocation à l’assassinat, flanquée de cinq cent mille francs de récompense.

M. de La Tour d’Embleuse arriva là-dessus, et