Page:About - Germaine.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui expliquai l’axiome de droit : Is pater est, et je lui prouvai que son fils devait s’appeler Chermidy ou ne pas s’appeler du tout. Le commandant avait traversé Paris au mois de janvier, juste à point pour sauver les apparences. Nous délibérions auprès du lit de l’accouchée. Elle s’écria que son mari la tuerait infailliblement si elle essayait de lui imposer cette paternité légale. Le comte ajouta que le marquis de los Montes de Hierro ne consentirait jamais à signer Chermidy. Bref, je déclarai l’enfant à la mairie sous le nom de Gomez, né de parents inconnus.

Le jeune père, heureux et malheureux à la fois, a fait part de cet événement à la vénérable comtesse. Elle a voulu voir l’enfant, elle se l’est fait apporter, et on l’élève auprès d’elle, dans son hôtel du faubourg Saint-Honoré. Il a deux ans ; il vient bien, et il ressemble déjà aux vingt-quatre générations des Villanera. Don Diego adore son fils ; il ne se console pas de voir en lui un enfant sans nom, et, qui pis est, adultérin. Mme Chermidy serait femme à remuer des montagnes pour assurer à son héritier le nom et la fortune des Villanera. Mais la plus à plaindre est la pauvre douairière. Elle prévoit que don Diego ne se mariera pas, de peur de déshériter son fils bien-aimé ; qu’il dénaturera sa fortune pour la lui rendre en main propre ; qu’il vendra les terres de la famille, et que de ce beau nom et de ces