Aller au contenu

Page:About - Germaine.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grands domaines, il ne restera rien au bout de cinquante ans.

Dans cette extrémité, Mme Chermidy a trouvé un trait de génie. Elle a dit à don Diego : « Mariez-vous. Cherchez une femme dans la première noblesse de France, et obtenez que, par l’acte du mariage, elle reconnaisse votre enfant comme sien. À cette condition, le petit Gomez sera votre fils légitime, noble de père et de mère, héritier de tous vos biens d’Espagne. Ne songez pas à moi : je m’immole. »

Le comte a soumis ce projet à sa mère ; elle signera des deux mains. La noble femme a perdu ses illusions sur Mme Chermidy, qui coûte plus de quatre millions à don Diego, et qui parle de se retirer dans une chaumière pour pleurer son bonheur en pensant à son fils ! M. de Villanera est dupe de cette fausse résignation. Il croirait commettre un crime en abandonnant une héroïne de l’amour maternel. Enfin, pour imposer silence à ses scrupules, Mme Chermidy lui a soufflé quatre mots à l’oreille : « Mariez-vous pour quelque temps. Le docteur vous cherchera une femme parmi ses malades. » J’ai pensé à Mlle de La Tour d’Embleuse, et je me suis ouvert à vous, monsieur le duc. Ce mariage, si étrange qu’il paraisse à première vue, et quoiqu’il vous donne un petit-fils qui n’est pas de votre sang, assure à Mlle Ger-