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Page:About - Germaine.djvu/49

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son veuvage, plus il se fera un devoir de le retarder. Non-seulement il environnera sa femme de tous les soins que son état réclame, mais il est homme à s’établir garde-malade auprès d’elle et à la veiller nuit et jour. Je garantis qu’il prendra le mariage au sérieux, comme tous les devoirs de la vie. Il est Espagnol, et incapable de jouer avec les sacrements ; il a un culte pour sa mère et une tendresse passionnée pour son enfant. Soyez sûre que, du jour où vous lui accorderez la main de mademoiselle votre fille, il n’aura plus rien de commun avec Mme Chermidy. Il emmènera sa femme en Italie ; je serai du voyage, vous aussi, et, s’il plaît à Dieu de faire un miracle, nous serons trois pour l’aider, madame la duchesse.

— Parbleu ! ajouta le duc. Tout est possible ; tout arrive : qui est-ce qui m’aurait dit ce matin que j’hériterais de cinquante mille livres de rente ? »

À ce mot d’héritage, la duchesse refoula un flot de larmes qui lui montait aux yeux. « Mon ami, reprit-elle, c’est une triste chose quand les parents héritent de leurs enfants. S’il plaît à Dieu de rappeler à lui ma pauvre Germaine, je bénirai dans les pleurs sa main rigoureuse et j’attendrai auprès de vous l’instant qui doit nous réunir. Mais je veux que la mémoire de mon cher ange aimé soit aussi pure que sa vie. Je conserve depuis plus de vingt ans un vieux bouquet de fleurs d’oranger, flétri