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Page:About - Germaine.djvu/62

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midy avec son petit accent provençal, avez-vous trouvé mon affaire ?

— Oui, madame.

— Est-ce la poitrinaire en question ?

Mlle de La Tour d’Embleuse.

— Bon ! nous ne nous encanaillons pas. J’avais toujours pris intérêt aux poitrinaires. Des femmes qui toussent ! Hé bien, vous voyez, le ciel me récompense.

— Docteur, demanda le comte, avez-vous parlé des conditions ?

— Oui, cher comte ; on acceptera tout. »

Mme Chermidy poussa un cri de joie : « Affaire bâclée ! Vive Paris, où l’on achète les duchesses au comptant ! »

Le comte fronça le sourcil. Le docteur reprit vivement :

« Si vous aviez pu venir avec moi, madame, je connais votre cœur : vous auriez pleuré.

— C’est donc bien touchant, une duchesse qui vend sa fille ? Un épisode du marché aux esclaves ?

— Je dirais plutôt un épisode de la vie des martyrs.

— Vous êtes gentil pour don Diego ! »

Le docteur raconta la scène où il avait joué son rôle. Le comte fut ému. Mme Chermidy prit son mouchoir et essuya deux beaux yeux qui n’en avaient pas besoin.