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« Je suis bien aise, dit le comte, que cette résolution vienne d’elle. Si les parents avaient accepté d’eux-mêmes, je les aurais peut-être mal jugés.

— Pardon. Avant de les juger, il faudrait savoir s’ils avaient ce matin du pain à la maison.

— Du pain !

— Du pain, sans métaphore.

— Adieu, dit le comte. Je vais souhaiter la bonne année à ma mère. Elle dormait ce matin quand je suis sorti de l’hôtel. Je lui apprendrai l’effet de votre démarche, et je lui demanderai ce qu’il faut faire. Comment, docteur, il y a des gens qui manquent de pain !

— J’en ai rencontré quelques-uns dans ma vie. Malheureusement je n’avais pas un million à leur offrir comme aujourd’hui. »

Le comte baisa la main de Mme Chermidy et courut à l’hôtel de sa mère. La jolie femme resta en tête-à-tête avec le docteur.

« Puisqu’il y a des gens qui manquent de pain, dit-elle, allons, docteur, une tasse de café !… Comment pourrai-je bien la voir, cette martyre de la poitrine ? Car enfin il faut que je sache à qui je prête mon enfant.

— Mais, par exemple, à l’église, le jour du mariage.

— À l’église ! Elle peut donc sortir ?