Page:About - Germaine.djvu/64

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— Sans doute… en voiture.

— Je la croyais plus avancée que cela.

— Vous vouliez donc un mariage in extremis ?

— Non, mais je veux être sûre. Bonté divine ! docteur, si elle s’avisait de guérir !

— La Faculté de médecine serait bien étonnée.

— Et don Diego serait bien marié ! et je vous tuerais, la Clef des cœurs !

— Hélas ! madame, je ne me sens pas en danger.

— Comment, hélas !

— Pardonnez-moi ; c’est le médecin qui parlait, et non l’ami.

— Une fois mariée, vous allez encore la soigner ?

— Faut-il la laisser mourir sans secours ?

— Dame ! pourquoi l’épouse-t-on ? Ce n’est pas pour qu’elle soit éternelle ? »

Le docteur réprima un mouvement de dégoût, et répondit, du ton le plus naturel, en homme dont la vertu n’est pas pédante :

« Mon Dieu ! madame, c’est une habitude prise, et je suis trop vieux pour me corriger. Nous autres médecins, nous soignons nos malades comme le chien de Terre-Neuve repêche les noyés. Affaire d’instinct. Un chien sauve aveuglément l’ennemi de son maître. Moi, je soignerai la pauvre créature comme si nous avions tous intérêt à la guérir. »

Après le départ du docteur, Mme Chermidy passa dans son cabinet de toilette et se livra aux mains