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Page:About - Germaine.djvu/92

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bel enfant joufflu, semblable à ces petits chérubins qui gardent le tabernacle des églises. Il vola en souriant vers la malade ; elle étendit les bras pour le recevoir, et le mouvement qu’elle fit la réveilla.

Comme elle ouvrait les yeux, une portière s’écarta sans bruit ; elle vit entrer la vieille comtesse en costume de voyage, et le jeune Gomez trottant à ses côtés. L’enfant sourit par instinct à cette belle petite femme blanche qui avait des cheveux en or, et il fit mine de grimper sur le lit. Germaine essaya de le prendre, mais elle n’était pas assez forte. Mme de Villanera l’enleva comme une plume et le jeta doucement parmi les oreillers de sa nouvelle mère.

« Ma fille, dit-elle avec une émotion mal contenue, je vous présente le marquis de los Montes de Hierro. »

Germaine prit l’enfant par la tête et l’embrassa deux ou trois fois. Le petit Gomez se laissa faire de bonne grâce ; je crois même qu’il lui rendit un baiser. Elle le regarda longtemps et sentit son cœur s’émouvoir. Je ne sais quel travail se fit au fond de sa pensée ; mais, après un effort invisible, elle dit à demi-voix : « Mon fils ! »

La douairière l’embrassa pour cette bonne parole.

« Marquis, dit-elle, voici ta petite mère. »

L’enfant répéta en souriant : Mère !