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Page:About - Germaine.djvu/97

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où le médecin ne refuse plus rien à son malade. Elle vit Rome, et crut entrer dans une vaste nécropole. Ces rues désertes, ces palais vides, ces grandes églises où l’on voit d’espace en espace un fidèle agenouillé, prirent à ses yeux une physionomie sépulcrale.

Elle partit pour Naples, et ne s’y trouva pas mieux. On l’avait logée à Sainte-Lucie. Le plus beau golfe de l’univers roulait et déroulait ses eaux bleues devant elle ; le Vésuve fumait sous ses fenêtres ; la place était bien choisie pour vivre et mourir. Mais elle supportait impatiemment les bruits de la rue, le cri aigu des cochers, le pas sonore des patrouilles suisses, et la chanson des pêcheurs. Elle maudit cette ville criarde et remuante où il n’est pas même permis de souffrir en paix. On offrit de lui trouver dans le voisinage une retraite plus tranquille ; elle voulut chercher elle-même, et fit une débauche de mouvement qui l’épuisa en quelques jours. Le docteur admirait qu’elle eût résisté à tant de fatigues. Il fallait que la nature eût construit son corps avec des matériaux solides, ou qu’une âme bien vigoureuse retardât la ruine de cet édifice croulant.

On lui montra Sorrente et Castellamare ; on la promena pendant huit jours de village en village sans la décider à faire un choix. Un soir, elle eut la fantaisie de visiter Pompeï au clair de lune.