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L’ASSASSIN

cupidité, » il aurait été volé comme dans un bois… « n’ait ajouté un nouveau crime à la liste déjà trop longue de ses forfaits. La justice informe. » Connu ! « En attendant, les amis du jeune et déjà grand artiste ont recueilli les chefs-d’œuvre épars dans son atelier et jusqu’aux moindres ébauches de son pinceau suave et correct ! » hum ! hum !… « Cette précieuse collection se vendra incessamment dans une des salles de l’hôtel Bullion. Tous les amateurs de la France et de l’étranger s’apprêtent à couvrir d’or les derniers chefs-d’œuvre de l’infortuné Alfred Ducamp. » Bravo ! en avant la musique ! et vive Corbillon !

Il jette le journal sur le canapé devant lequel il est remonté.

ANGÉLIQUE, descendant à l’avant-scène droite.

Vive Corbillon ! Vous le connaissez ?

ALFRED.

Moi ! pas du tout. Je ne connais que l’autre, la victime !

Chantant.

À la Monaco, l’on chasse…

ANGÉLIQUE.

Comment, monsieur ! l’infortuné Ducamp était un de vos amis ?

ALFRED.

Mon meilleur !… À la Monaco…

Il la prend par les mains et la fait passer à gauche en dansant.

ANGÉLIQUE.

Et vous avez le cœur de chanter lorsqu’il est mort ?

ALFRED.

Mais, naïve Angélique, la mort pour un artiste comme nous, c’est l’aurore de la fortune et de la gloire ! Le pauvre garçon dont vous parlez n’était pas sans talent,