Page:About - L’Assassin, 1890.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LECOINCHEUX, avec grâce. Il est remonté au milieu entre le canapé et la table.

Très grave, belle dame, tout ce qu’il y a de plus grave !

MADAME PÉRARD.

Parlez pour vous ! (Elle rit.) C’est votre robe qui est grave et non la mienne.

LECOINCHEUX.

Pardon, belle dame, qu’est-ce que je disais ?

MADAME PÉRARD.

Ah ! je ne sais plus ! Consultez le procès-verbal !

LECOINCHEUX.

On a dressé procès-verbal ?

MADAME PÉRARD.

Vous êtes le dieu de l’ahurissement ; savez-vous qui vous me rappelez ? Mon premier mari.

LECOINCHEUX, scandalisé.

Oh !

MADAME PÉRARD.

J’ai bien le droit d’en rire un peu : je l’ai pleuré dix-huit mois. Asseyons-nous.

Elle s’assied sur le canapé.
LECOINCHEUX, s’asseyant sur la chaise qu’il a prise à gauche de la table et qu’il est venu poser près du canapé.

Belle dame !

MADAME PÉRARD.

Ce pauvre M. Pérard n’avait qu’un défaut… comme vous. Il était chasseur de canards sauvages, comme vous êtes procureur du roi.

Tout en étant assis, Lecoincheux tire sa chaise vers la droite.