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ou 375 000 francs, à M. le colonel Pierre-Victor Fougas, actuellement desséché, mais vivant, et inscrit dans mon catalogue sous le n°3712 (Zoologie).

Puisse-t-il agréer ce faible dédommagement des épreuves qu’il a subies dans mon cabinet, et du service qu’il a rendu à la science.

Afin que mon neveu Nicolas Meiser se rende un compte exact des devoirs que je lui laisse à remplir, j’ai résolu de consigner ici l’histoire détaillée de la dessiccation de M. le colonel Fougas, mon légataire universel.

C’est le 11 novembre de la malheureuse année 1813 que mes relations avec ce brave jeune homme ont commencé. J’avais quitté depuis longtemps la ville de Dantzig, où le bruit du canon et le danger des bombes rendaient tout travail impossible, et je m’étais retiré avec mes instruments et mes livres sous la protection des armées alliées, dans le village fortifié de Liebenfeld. Les garnisons françaises de Dantzig, de Stettin, de Custrin, de Glogau, de Hambourg et de plusieurs autres villes allemandes ne pouvaient communiquer entre elles ni avec leur patrie ; cependant le général Rapp se défendait obstinément contre la flotte anglaise et l’armée russe. M. le colonel Fougas fut pris par un détachement du corps Barclay de Tolly, comme il cherchait à passer la Vistule sur la glace, en se dirigeant vers Dantzig. On l’amena prisonnier à Liebenfeld le 11 novem-