fruits. Les oliviers greffés sont innombrables. Le peuple se nourrit toute l’année d’olives marinées tant bien que mal dans la saumure ; on fait une grande consommation d’huile, car la chandelle de suif est inconnue dans le pays, la bougie n’est employée que dans quelques maisons d’Athènes ; on n’a jamais songé à fabriquer des chandelles de résine, et toutes les lampes du royaume brûlent exclusivement de l’huile d’olive. Et cependant, malgré l’usage et l’abus qu’on en fait à l’intérieur, on peut encore en exporter une quantité considérable.
La vigne a été jusqu’à ce jour la principale richesse de l’agriculture. Il faut distinguer deux sortes de vignes : celles qui fournissent du vin, et celles dont le raisin se conserve en nature sous le nom de raisin de Corinthe.
Les premières suffisent abondamment à la consommation d’un pays sobre. Toutes les espèces de raisin, sans exception, réussissent sur le sol de la Grèce. On en compte, seulement dans l’île de Santorin, plus de soixante variétés, toutes excellentes, au dire des vignerons.
Toutes les provinces produisent du vin, mais le meilleur cru du royaume est sans contredit l’île de Santorin.
Je ne compare pas le vin de Santorin au vin de Chypre, puisque Chypre, heureusement pour elle, ne fait point partie de la Grèce ; mais il ne serait pas impossible de trouver des gourmets assez indépendants pour préférer le vin de Santorin. L’île de Chypre exporte tous les ans pour un million et demi de vins de cinq ou six espèces, dont le plus cher et