Les Grecs comprennent-ils ce que vous leur enseignez ? — Ils comprennent assez, répondit-il ; vous devez savoir que ce n’est pas l’esprit qui leur manque. Mais, lorsqu’ils ont bien compris, ils courent expliquer aux autres ce qu’ils viennent d’apprendre : il ne leur vient jamais à l’esprit de l’appliquer. Vous voyez ce petit carré de lin ? Il a fait l’admiration de tous les habitants d’Argos et de Nauplie. Ils me demandaient : « À quoi bon ces petites fleurs bleues ? » Je leur expliquais comment la tige du lin s’arrache, se rouit, se brise ; comment cette plante à fleurs bleues peut fournir un fil plus fin, plus doux et plus solide que tout ce qu’ils fabriquent avec leur coton. Ils s’écriaient : « Ah ! vraiment ? voilà qui est singulier ! On voit tous les jours du nouveau ; je raconterai cela à mon grand-père : il sera bien étonné. » Pas un ne s’est avisé de me demander de la graine. »
J’ai su depuis que notre pauvre Florentin avait été destitué. Il portait ombrage à une grande puissance de l’Allemagne.
Un français, M. de Roujoux, consul des Cyclades, a fondé une colonie agricole à trois lieues d’Athènes, entre l’Hymette et le Pentélique. Le village s’appelle Carvati ; il est bien bâti, bien fermé, bien aménagé et peuplé de plus de deux cents individus. Le domaine se compose de 7500 hectares, dont un tiers en bonnes terres. L’eau qui découle des deux montagnes entretient en toute saison une fraîcheur suffisante. Le fondateur de la colonie, M. de Roujoux, était non-seulement très-capable, mais encore très-habile. Il avait un patrimoine assez considérable et un assez beau