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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/143

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— Oui, mais je voudrais voir tout cela sans qu’il m’en coûtât rien.

— Allez-y aux frais de l’État.

— J’y pensais ; mais sous quel prétexte ?

— Ne nommera-t-on pas un commissaire du gouvernement pour l’exposition ?

— L’idée est bonne, et je vous en remercie. Vous avez profité de votre séjour en Grèce ; vous entendez les affaires ; pourquoi n’avez-vous pas étudié la politique ? Je ne suis pas mal en cour, le chargé d’affaires de Russie me protége, le roi me nommera ; j’aurai soin qu’on me donne une indemnité raisonnable : les ministres d’aujourd’hui sont si regardants ! J’irai à Paris : je ferai mettre en lumière les produits de notre industrie : je réclamerai pour eux une place d’honneur. On ne parle pas assez de la Grèce ; l’enthousiasme de l’Europe s’est refroidi : je me charge de le réchauffer. On verra ce que nous savons faire !

— À propos, lui dis-je innocemment, qu’est-ce que la Grèce enverra à l’exposition ?

— Vous le demandez ? Elle enverra… la Grèce n’est pas en peine. Elle enverra… soyez tranquille, nous avons de quoi faire parler de nous. Elle enverra… des raisins de Corinthe !

— Sans doute, pardonnez-moi ; je ne sais où j’avais la tête. J’oubliais les raisins de Corinthe et le miel de l’Hymette.

— J’allais vous en parler. Elle enverra vingt oques de miel de l’Hymette. Le miel de l’Hymette n’est pas si rare qu’on le croit en Europe. On s’imagine que l’industrie nationale a dégénéré ? Nous prouverons,