II
Les Grecs se marient jeunes. Le mariage est le sujet de conversation des jeunes gens de seize ans. Ils se marient un peu légèrement, et sans avenir assuré. Si l’on ne prenait une femme que lorsqu’on est sûr de la pouvoir nourrir, le pays se dépeuplerait.
Le mariage est un acte purement religieux. Les rédacteurs du Code civil reconnaissent avec douleur que le clergé sera toujours intraitable sur ce point. Tout ce que la raison a pu obtenir, c’est que les mariages seraient inscrits aux mairies. Mais le prêtre seul a droit de marier.
Les fiançailles, autre cérémonie religieuse, ont un caractère presque aussi sacré que le mariage. Dans certains cantons, à Missolonghi, par exemple, le fiancé jouit de tous les priviléges d’un mari. On attend, pour célébrer l’union, qu’elle promette ses premiers fruits. Si le futur, après avoir célébré consciencieusement les fiançailles, reculait devant le sacrement, son refus lui coûterait la vie. On raconte l’histoire d’un fiancé qui s’enfuit la veille du mariage sur un bâtiment portugais. Il périt à Lisbonne d’un coup de couteau.
S’il est difficile de rompre un mariage qui n’est