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font prendre patience, sous les yeux de leurs parents ; et, quand je t’aurai tout dit, tu devineras quelle ample moisson de prospérités on attire sur sa tête en épousant une fille élevée à Smyrne, à Syra, ou même dans la chaste ville d’Athènes. Cependant Athènes est le pays où tu cours le moins de risques, et les vertus rouées y sont plus rares que dans les autres villes.

— Parce qu’il y a moins de filles à marier ?

— Parbleu ! »


IV


Souvenirs des temps héroïques : les mariages pendant la guerre de l’indépendance. ― Un ministre du roi Othon a payé sa femme. ― Une fiancée dans une caisse.


Les Philhellènes qui ont survécu à la guerre de l’indépendance m’ont raconté quelquefois, après dîner, les mariages qui se faisaient dans l’âge héroïque de la Grèce moderne. « Tout est bien changé ! disent-ils avec un soupir tout militaire. C’était le temps des aventures. »

En ce temps-là, les femmes étaient rares ; on se les arrachait, on se les disputait le fer à la main ; on les tirait au sort ; on les vendait ; quelquefois on les partageait à l’amiable. À la prise d’une ville on renouvela plus d’une fois l’histoire de Briséis, qui, après avoir vu son fiancé et ses trois frères tomber sous les coups d’Achille, se consola en entendant Patrocle qui lui disait : « Ne pleure pas, Achille te prendra pour