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V


Chapitre des coups de canif et des coups de couteau.


La sainteté du nœud conjugal est assez respectée en Grèce. La raison en est fort simple.

L’amour est un luxe, surtout l’amour illégitime. Le grand Balzac (celui qui vient de mourir) n’a-t-il pas fait le bilan des passions extralégales, et montré que l’adultère le plus économique coûte au moins quinze cents francs par an ? À ce prix, il y a bien peu de Grecs qui aient le moyen d’être criminels.

On en trouve aussi peu qui en aient le loisir. Les hommes sont sur la place du village, occupés à régler les destins de l’Europe ; les femmes sont aux champs, avec une pioche dans la main et un enfant sur le dos.

La mère de famille, cette grosse femme qui produit des enfants comme un arbre porte des fruits, ne songe pas à l’amour et n’y fait pas songer les hommes.

Les femmes vivent généralement loin de l’autre sexe. Les réunions sont rares. Dans les bals de village, les femmes dansent ensemble, les hommes ensemble.

D’ailleurs, les Grecques, comme les Italiennes et toutes les femmes des pays chauds, sont armées d’une incroyable indifférence. Les chaleurs débilitantes de l’été énervent les vices eux-mêmes. Dans