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frères. Les filles n’héritent que d’un quatorzième de la fortune paternelle. Les lois grecques ne consacreront jamais une aussi barbare iniquité.

L’égalité est si bien entrée dans les mœurs, que les fils sont presque tous les égaux de leur père. Ils ont pour lui du respect et de la déférence : ils n’obéissent point. On sait que, dans l’antiquité, il en était de même. Le père de famille était pour son fils un ami plus sage et plus respectable que les autres ; il n’était pas, comme à Rome, un maître et un bourreau. Dans l’Odyssée, Télémaque ne tremble jamais devant Ulysse.

Rome avait des lois contre le parricide ; Solon refusa d’en faire. Ces lois, la honte d’une société, sont aussi inutiles aujourd’hui que lorsque les Athéniens votaient les lois de Solon[1].

La mère de famille commande à ses filles et obéit à ses fils : elle est femme. Télémaque disait à Pénélope : « Rentre dans ta chambre, ma mère ; retourne à ton ouvrage, à ta toile et à tes fuseaux, distribue la tâche à tes servantes : c’est à nous de parler ; les discours sont réservés aux hommes, et surtout à moi qui suis le maître ici. »

Résumons en quelques mots ces observations sur la famille.

Les mariages sont contractés et rompus librement ; la femme n’est ni esclave ni renfermée ; les unions sont fécondes, ce qui est le but principal, sinon unique, du mariage ; les frères sont égaux entre eux et

  1. Rayons ceci de nos papiers. On m’écrit d’Athènes qu’un Grec du Pirée vient d’assassiner sa mère. (Note de la 2e édition.)