Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/195

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narchie est un gouvernement stable, et que la transmission régulière du pouvoir dans une même famille prévient les révolutions et assure la paix publique. Voilà pourquoi, à l’instant même où un souverain expire, on se hâte de crier au peuple : « Le roi est mort ! vive le roi ! » C’est pour le même motif que tous les souverains, lorsqu’ils n’ont pas d’enfant, désignent leur héritier à l’avance, afin que les sujets soient convaincus qu’ils ne manqueront jamais de maîtres, et que le pouvoir tombera sans secousse dans des mains préparées à le recevoir.

La Grèce ignore encore à qui elle obéira après la mort du roi Othon. On lui avait d’abord promis le prince Luitpold, troisième fils du roi Louis De Bavière ; mais il est dit que le nouveau souverain doit être de la religion orthodoxe, et le prince Luitpold aime mieux être catholique que roi. Le quatrième fils du roi Louis, le prince Adalbert, consent à embrasser la religion grecque ; son frère Luitpold lui cède ses droits, la conférence de Londres a autorisé la substitution : mais le prince Adalbert, qui craint où la survenance d’un héritier direct ou une révolution qui renverse le trône de Grèce, ne veut pas changer de religion avant de changer d’état, et refuse d’abjurer sa foi avant de tenir sa couronne.

Si le malheur du peuple grec veut qu’il passe d’un Bavarois à un autre, le prince Adalbert débarquera au Pirée en étranger et en inconnu, et la nation recommencera sur nouveaux frais à faire connaissance avec un nouveau roi.