de la ville, le Palais et l’Université, sont dans la ville neuve. L’hôpital civil et l’hôpital des aveugles y sont aussi ; c’est dans la ville neuve que le ministre de France a posé, l’an dernier, la première pierre d’une église catholique. La population se porte de ce côté, comme à Paris vers les Champs-Élysées. En février 1852, j’ai trouvé l’École française environnée de terrains incultes : je l’ai laissée entourée de maisons.
La ville d’Athènes n’est pas encombrée de monuments modernes, et de tout ce qui s’est fait depuis vingt ans, la façade de l’Université est le seul ouvrage réussi. Il reste d’ailleurs beaucoup à faire. Les ministères et les tribunaux sont établis, l’un au-dessus d’une boutique, l’autre au premier étage d’une gargote, l’autre dans une maison borgne d’une rue mal habitée. On voit la justice trôner dans des galetas dont un porteur d’eau ne se contenterait pas. Les ministres se logent à leurs frais, où bon leur semble, à l’auberge, s’ils y trouvent de l’économie. Ils ne s’inquiètent pas d’une remise ou d’une écurie : le ministre des affaires étrangères est le seul à qui l’État paye un fiacre pour aller voir les ambassadeurs.
Athènes est une ville de vingt mille âmes et de deux mille maisons. C’est la présence du gouvernement qui a fait élever toutes ces constructions et qui tient tant de monde assemblé sur un même point. Cette capitale accidentelle n’a point de racines dans le sol. Elle ne communique point par des routes avec le reste du pays ; elle n’envoie pas au reste de la Grèce les produits de son industrie. Les populations, qui n’ont rien à attendre du gouvernement, ne tournent pas les yeux avec espérance