darmerie établie dans les provinces les plus exposées au brigandage. Ils sont de tous les soldats, ceux qui coûtent le moins à l’État. On leur donne 42 drachmes par mois et le pain. Ils se nourrissent, s’arment et s’habillent eux-mêmes ; ils couchent à la belle étoile, enveloppés dans un gros manteau. Lorsque les affaires du service en appellent quelques-uns à Athènes, ils sont vraiment curieux à voir avec leurs haillons pittoresques, leur foustanelle terreuse et leurs armes de fantaisie.
C’est en 1836 que les progrès du brigandage et les révoltes de l’Acarnanie décidèrent le gouvernement à rassembler un corps d’irréguliers. La plupart des soldats qui s’y enrôlèrent avaient fait partie des anciennes bandes ; on leur donna pour officiers leurs anciens chefs. Ces sacripants pacifièrent l’Acarnanie et réprimèrent le brigandage ; la Grèce leur doit cent fois plus qu’à l’armée régulière, qui coûte plus cher[1].
Les gardes-frontière, ainsi que les gendarmes sont tous des enrôlés volontaires. Ils s’engagent pour deux ans.
La gendarmerie coûte à l’État environ.............. | 750 000 dr. par an. |
Le corps des gardes-frontière, environ.............. | 850 000 |
Total....... | 1 600 000 |
- ↑ J’ai parlé trop tôt. En 1854, les irréguliers ont envahi irrégulièrement le territoire de la Turquie ; ils ont volé, tué, et commis des légèretés impardonnables. Voltaire l’a bien dit :
On a du goût pour son premier métier.
Le général Kalergi, premier ministre et principal adversaire du roi Othon, a licencié les irréguliers et s’occupe à refondre l’armée. Il serait plus simple de refondre le royaume. (Note de la 2e édition.)