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Un million six cent mille drachmes suffisent à payer le logement, la solde, l’armement et l’entretien des 3500 hommes et des 150 chevaux qui composent l’armée utile et sérieuse du royaume.

Les soldats réguliers, qui servent surtout à la parade, se sont recrutés par des engagements jusqu’en 1838. Depuis cette époque, ils sont désignés par la conscription ; mais la conscription n’est pas une opération facile dans un pays dépourvu d’état civil.

Le contingent annuel est fixé à 1200 hommes ; la durée du service est limitée à quatre ans. Le gouvernement fait savoir à chaque commune qu’elle doit fournir tant de soldats par année, et l’administration municipale se charge de les trouver.

Or la Grèce est divisée en une multitude de royautés de clocher, et chaque commune vit dans la dépendance d’un ou deux individus plus riches ou plus puissants que les autres. Si l’équité ne règne pas dans Athènes, elle ne s’est pas réfugiée dans les campagnes. Il arrive donc que ni les chefs de village, ni leurs amis, ni leurs clients ne sont assujettis à la conscription, et que les pauvres diables qu’on force de tirer au sort ne manquent jamais de tomber. S’ils tirent par maladresse un bon numéro, on les fait recommencer jusqu’à ce qu’ils en rencontrent un mauvais. Tel individu a tiré au sort jusqu’à sept fois.

Au reste, les malheureux qu’on enrôle ainsi contre leur vouloir et contre le droit ne sont pas menacés de devenir officiers. Les cadres de l’armée sont en-