Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

outre mesure le penchant qui entraîne la jeunesse vers les professions libérales.

Ce qui n’est pas moins remarquable, c’est l’application soutenue des écoliers. Les enfants de tout âge poursuivent leurs études avec un acharnement infatigable. Ces jeunes esprits, sérieux dès l’enfance et initiés de bonne heure aux difficultés de la vie, ne perdent jamais de vue le diplôme qui sera leur gagne-pain.

J’ai vu, dans un petit village, une quinzaine d’enfants accroupis au soleil, le livre à la main, devant la porte de l’école. En France, il serait impossible de faire une classe en plein air : l’attention des écoliers se répartirait par moitiés égales entre les gens qui passent et les hirondelles qui volent ; le professeur aurait le reste. Ces studieux bambins nous virent défiler, nous et nos bagages, et un événement aussi rare, dans un pays perdu, leur fit à peine lever la tête.

On trouve à Athènes toutes les espèces d’étudiants, excepté l’étudiant qui n’étudie pas.

L’écolier mendiant n’y est pas rare ; l’écolier domestique est le plus nombreux de tous. Petros a fait venir, il y a deux ans, un sien neveu, natif de Léondari en Arcadie ; il l’a fait admettre dans la maison comme apprenti domestique, et au collège comme apprenti savant. Si le gamin est intelligent, et il le sera sans doute, car son oncle ne lui a pas dérobé sa part, il entrera dans cinq ou six ans chez un Phanariote comme valet de chambre, et à l’université comme étudiant en médecine. Au bout de deux ou trois ans d’étude dans l’une et l’autre pro-