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fession, il ira un beau matin trouver son maître et lui dira, tout en époussetant les meubles :

« Monsieur est content de mon service ?

— Oui, mon Basile.

— Monsieur n’a jamais eu à se plaindre de moi ?

— Non.

— Monsieur ne m’a trouvé ni bête ni coquin ?

— Non.

— Alors puis-je espérer que monsieur voudra bien me permettre de lui continuer mes soins ?…

— Sans doute.

— En qualité de médecin. J’ai passé ma thèse hier avec quelque succès. »

Voilà pourquoi l’on ne trouve plus de garçons de charrue.

Cette ambition furieuse dont tous les Grecs sont possédés n’est pas une passion misérable. Elle ne fait pas le bonheur du peuple, mais elle l’élève au-dessus de nations plus riches et plus heureuses. L’homme ne vit pas seulement de pain. Un Grec qui n’a rien à mettre sous la dent déjeune d’une discussion politique ou d’un article de journal.

Athènes possédait en 1852 dix-neuf imprimeries contenant quarante presses, huit fonderies, dix presses lithographiques ; Syra, cinq imprimeries et une fonderie ; Tripolitza, Nauplie, Patras et Chalcis avaient aussi des imprimeries. Il se publiait en Grèce vingt-deux journaux et quatre recueils périodiques ; ces quatre recueils, ainsi que quinze journaux sur vingt-deux, paraissaient à Athènes ; les autres se publiaient à Syra, à Tripolitza, à Nauplie, à Patras et à Chalcis.