grecque, en conquérant sa liberté, a succédé aux droits des empereurs d’Orient. Elle peut donc décréter l’indépendance de son Église. »
Cette théorie était développée avec beaucoup de chaleur, d’esprit et d’érudition par M. Pharmakidis, ancien secrétaire du saint synode, l’homme le plus capable et le plus libéral du clergé grec. Au nom de la liberté, il demandait que l’Église fût soumise exclusivement au gouvernement du roi, sans dépendre d’aucune autorité étrangère.
Le roi céda plus qu’il n’aurait fallu à l’influence de la Russie. Le résultat d’une longue négociation entre le gouvernement grec et le patriarche de Constantinople fut une bulle ou Tomos, signée du patriarche et du synode. Le Tomos prétendait que le droit de séparer ou de réunir les provinces ecclésiastiques, de les soumettre à d’autres ou de les déclarer indépendantes avait appartenu de tout temps aux synodes œcuméniques. Il accordait donc aux Grecs, à titre de faveur, une séparation qu’ils pouvaient réclamer comme un droit.
Encore ne l’accordait-il pas sans restriction.
« Mais, disait-il, pour que l’unité canonique… etc., soit observée, le saint synode de l’Église de Grèce doit…, doit… ; etc. S’il survient quelque affaire ecclésiastique…, il sera bon que le saint synode de Grèce en réfère au patriarche œcuménique et à son sacré collège. »
Ainsi, le patriarche et le synode de Constantinople accordaient conditionnellement à la Grèce ce qu’elle avait le droit de prendre sans condition.
Le Tomos ne contenta ni les amis de l’indépendance ni les partisans de la Russie. Le clergé fut par-