tagé aussi bien que le peuple. L’Anti-Tomos de M. Pharmakidis excita l’enthousiasme des uns et la fureur des autres : on prêcha pour et contre dans les églises, et l’on tira quelques coups de fusil dans les campagnes à propos de Tomos et d’Anti-Tomos.
On attendait avec une impatience fiévreuse la discussion des deux lois organiques destinées à appliquer les principes contenus dans le Tomos. L’une devait régler les fonctions du saint synode national, et l’autre organiser l’épiscopat. Le roi fit un voyage en Allemagne pour rétablir sa santé et pour gagner du temps.
Ce fut seulement au mois de juin 1852, deux ans après la signature du Tomos, que la loi sur le synode arriva devant les chambres. Le parti russe crut le moment opportun pour redoubler ses efforts. Le projet de loi disait : l’autorité suprême ecclésiastique réside dans le saint synode, sous la souveraineté du roi. On fit entendre au peuple qu’il serait de la dernière imprudence de placer l’Église de Grèce sous la souveraineté d’un prince catholique. La Russie, qui n’est pas scrupuleuse sur le choix des moyens, suscita même un moine fanatique qui monta en chaire et déclara brutalement aux Grecs qu’ils avaient un roi schismatique, une reine hérétique et un gouvernement damné. Ce chaleureux prédicateur s’appelait Christophe Papoulakis. Il trouva, l’or russe aidant, des admirateurs passionnés et armés. Le gouvernement voulut l’arrêter : il se réfugia dans le Magne. Toutes les forces du royaume furent occupées pendant un mois à sa poursuite ; toutes les forces du royaume ne servirent de rien. Il fut livré par un de ses amis, à