Le jour où le gouvernement voudra frapper une monnaie d’argent qui lui rapporte un bénéfice honnête, il rendra un grand service au commerce, tout en augmentant les recettes de l’État.
Il sera bon, lorsqu’on fera cette réforme, d’y en joindre une autre assez importante. Les hommes qui ont doté la Grèce de son système monétaire ont cherché dans leurs livres quelle était la valeur de la drachme dans l’antiquité, et ayant découvert que la drachme valait 90 centimes de France, ils ont décidé que la drachme serait une monnaie de la valeur de 90 centimes. Grâce à ce raisonnement archéologique, la Grèce a une monnaie à part, qui ne ressemble à aucune autre. Ne serait-il pas cent fois plus simple de donner à la drachme le poids et le titre du franc, et de mettre le système monétaire de la Grèce en rapport avec celui de la France, de la Belgique, de la Suisse et du Piémont ? Puisque dans ce malheureux pays tout est à refondre, même la monnaie, faisons en sorte que tout soit pour le mieux. Les Grecs éclairés ont reconnu l’excellence du système métrique ; le gouvernement en a décrété l’emploi par tout le royaume : pourquoi faire une exception pour la monnaie ? La pièce de 5 francs circulerait en Grèce comme en France, avec sa valeur vraie, sans être soumise à cet agiotage qui la fait hausser et baisser tous les jours.
Selon le tarif établi par le gouvernement grec, la pièce de 5 francs vaut 5 drachmes 58 ; le thaler d’Autriche, 5 drachmes 78 ; le dollar, la colonnate d’Espagne, la piastre du Mexique, 6 drachmes. Le zwanzig autrichien, la plus détestable monnaie de