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III


Le roi et la reine sont restés allemands ; ils aiment la Grèce comme on aime une propriété : égoïsme de ce gouvernement. — Il n’a créé aucun des établissements publics. — Il n’a accordé que les libertés qui lui ont été arrachées. — Il a engagé le royaume dans une guerre où les Grecs n’avaient rien à gagner.


Lorsque la conférence de Londres donnait à la Grèce un roi jeune et presque enfant, elle espérait sans doute qu’il s’identifierait avec son peuple. La reine Amélie est arrivée en Grèce assez jeune pour qu’on pût croire qu’elle prendrait les idées de la nation. Cependant l’un et l’autre sont encore deux étrangers en Grèce, et le temps n’a formé aucun lien entre le pays et ses souverains. Le roi et la reine parlent le grec, et même très-purement ; mais leurs cœurs sont restés allemands, et la Grèce le sait bien.

La reine se plaît à Athènes ; mais ce qu’elle aime, c’est son palais, son jardin, ses chevaux, sa ferme, et les coups de chapeau qu’elle reçoit dans les rues. Le roi aime sa couronne de roi ; il aimerait une couronne d’empereur ; mais il n’aime point son peuple.

La meilleure preuve de ce que j’avance, c’est que ce gouvernement, en plus de vingt années, n’a rien fait pour la Grèce ; il n’a travaillé qu’à s’y maintenir et à végéter en paix. Tous les grands travaux ont été faits par les particuliers, avec l’approbation du gou-