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et où les amiraux vainqueurs ont fait sauter plus de vingt navires qui ne se défendaient plus.[1] La France a envoyé en Morée le corps d’armée du général Maison, que nous avons entretenu à nos frais ; si bien que, tout compte fait, l’indépendance des Grecs nous coûte 100 millions. Nous avons garanti, en 1852, un tiers de l’emprunt de 60 millions que le gouvernement grec a gaspillé sans profit pour la nation, et les intérêts n’ont, plus tard, été payés que par nous. Nous avons organisé la banque nationale de Grèce ; Nous y avons pris pour 2 millions d’actions que nous avons littéralement données au gouvernement grec. nous dépensons tous les ans 40 ou 50 000 francs en Grèce pour l’entretien de l’École française ; nous nous faisons un devoir d’enrichir la bibliothèque d’Athènes de tous les ouvrages publiés par notre gouvernement ; nous avons dressé la carte de Grèce, qui est un chef-d’œuvre de topographie : ce travail a coûté la vie à trois de nos officiers. Pour parler de services plus personnels et plus récents que le roi ne saurait avoir oubliés, nous l’avons sauvé de la vengeance juste, mais un peu vive des Anglais, en 1850, dans l’affaire Pacifico ; nous avons arrangé, en 1853, l’affaire King avec les États-Unis. Il nous a récompensés de tout en

  1. « Nous ne pûmes sortir du port qu’à la pointe du jour, et, à notre grand étonnement, les forts nous laissèrent passer sans nous tirer un seul coup de canon, quoique encore garnis de troupes. Les amiraux avaient annoncé la veille l’intention de brûler ou de couler tout ce qui resterait de la flotte turque, et à peine fûmes-nous hors de la passe, que nous en vîmes sauter deux ; je comptai ensuite dans la matinée une douzaine d’autres détonations. Ils pensaient, cette opération une fois terminée, » etc. (Lettre de M. A. Rouen au général Guilleminot, ambassadeur de France à Constantinople.)